Croix de cimetière au bourg

(© Région Bretagne/Service de l’Inventaire du Patrimoine Culturel : Orain Véronique – Rioult Jean-Jacques)
Cette croix particulièrement haute devait servir autrefois de croix de cimetière. Les bras très courts, le fût polygonal indiquent une datation très ancienne pouvant remonter au 15e siècle.

CROIX DE LA RÉHAUDAIS

L’ancien cadastre de 1833 mentionne la présence d’une croix au carrefour de la Réhaudais. La croix actuelle, joliment ouvragée en granit bleu gris de la région, ne comporte aucun texte ou date permettant d’en identifier l’origine. Implantée en bordure de route au centre du hameau, son aspect général, son style élégant, la finesse d’exécution laissent à penser qu’elle pourrait dater de la fin du 19ème ou début 20ème siècle. Sa base quadrangulaire ouvragée comporte des moulures soignées. Elle est surmontée d’un fût octogonal à sa base devant circulaire en partie supérieure. Une alvéole ronde permettait peut-être d’y encastrer une applique dédicatoire ou statuette.

Croix de la Sècherie

Cette croix en granit au fût octogonal est enchâssée sur un socle octogonal comportant plusieurs inscriptions sculptées en relief sur trois de ses faces. On peut encore y lire le nom de famille DELAUNAY, probable commanditaire du monument si l’on se réfère aux archives qui indiquent qu’un certain Maitre Julien DELAUNAY, 1610-1680, demeura à la Sècherie et fut Sénéchal au château de la Houssaye. On y lit également « A LA GLOIRE DE DIEU », « APOSTRE THOMAS » et enfin la date de 1655.

Croix Mémorial des Champs Pillais : Combats de la libération : 1er et 2 août 1944.

A compter de juin 1944, le hameau de La Sècherie à Saint-Maden (22) sert de base discrète à un maquis F.T.P.F, conduisant a priori ses actions surtout la nuit dans la région à partir de cet abri.

Le soir du 1er août 1944, vers 22h00, un véhicule de l’armée allemande venant de Saint-Juvat s’arrête au carrefour des Champs Pillais, près de La Sècherie. Quelques militaires débarqués s’approchent à pied du hameau. Un résistant posté en sentinelle à proximité ouvre rapidement le feu, provocant le repli immédiat des soldats allemands, au moins temporairement. Dans la foulée, le groupe de résistants évacue les lieux avec précipitation à travers champs diront les témoins.

Un peu plus tard dans la soirée, une patrouille de soldats allemands revient au hameau pour procéder à la fouille de la première maison habitée qu’ils rencontrent sur leur chemin, celle de la famille COULOMBEL, présente sur les lieux. L’interrogatoire et les recherches s’avérant heureusement vains, après un long moment d’attente, La patrouille décide de quitter les lieux, sans même avoir poussé plus loin les investigations qui auraient pu conduire à la découverte de l’abri des résistants, pourtant encore garni d’armement et de matériels. Il s’en est fallu de peu…

Croix Mémorial des Champs Pillais à Saint-MadenLe lendemain matin, les F.T.P.F. de Saint-Juvat (22) reviennent renforcés par un autre groupe d’une quinzaine de F.T.P.F. commandé par Georges COULOMBEL. Ils s’installent en embuscade au carrefour des Champs-Pilais, sur la route Saint-Maden (22) – Saint-Juvat (22). Un convoi allemand (de représailles ou en retraite) se présente vers midi. Le combat est engagé stoppant la colonne. Le jeune résistant Yves PAUL, 20 ans, est tué à 15h30. Un autre résistant, Léon BUSNEL, 52 ans, portant une grenade à sa ceinture reçoit une balle qui aurait provoqué l’explosion de cette même grenade. Léon BUSNEL est gravement touché au ventre, et insère son mouchoir dans sa plaie. Transporté à la ferme de Jean HOMO à la Tremblais, il est soigné mais ne peut être évacué sur Dinan (22) encore occupée par les Allemands. Louis DALIBOT alias « le toubib », étudiant en médecine et l’infirmière Marguerite PINEAU lui portent les soins nécessaires sur place, mais il décède le lendemain à 18 heures.

Pendant les combats, Louis LEFORESTIER, le commis de la ferme HOMO, sort imprudemment par curiosité. Il est touché par une balle à la cuisse. Il se vide de son sang en quelques minutes et décède à 18 heures. Le bilan côté allemand se solde par des pertes et blessés indéterminés ainsi que par l’incendie d’un de leur camion dont la carcasse restera longtemps sur place, dit-on. La maison des Champs Pillais sera aussi totalement incendiée lors de cet affrontement. Saint-Maden est libérée le 3 août 1944 par l’arrivée d’une colonne américaine.

Pour aller plus loin :

 consultez le centre de documentation de l’inventaire du patrimoine culturel